Taya était une fière archère, vagabondant tantôt en Ankama, tantôt à Astrub ou ailleurs, afin d'y effectuer les tâches qui lui étaient confiées. Elle eut pour mission de bien diverses choses... Fabriquante de skis, vulkanologue ou encore chasseuse de primes, ses journées étaient incroyablement bien remplies.
Cependant, il y avait une chose pour laquelle Taya n'accordait pas la moindre attention : L'amour. En effet, une place dans son cœur restait plus vide que la caboche d'un Iop, ce qui la poussait étrangement à relever les défis les plus fous, dans le but qu'un sublime héros la remarque... Si elle avait su ce qui allait se produire, je peux vous jurer que ce matin là, jamais elle n'aurait enfilé ses bottes pour pulvériser à nouveau la Crocabulia.
Mais les prémonitions ne faisant pas partie de ses compétences, elle fonça bel et bien botter les fesses de cette draconique bestiole, directement en son antre.
Mal lui en pris car, juste avant de laisser derrière elle ces corps sans vie, elle trouva sur la porte de sortie un petit message, qui lui était de toute évidence destiné.
On pouvait lire sur celui-ci " Quelle incroyable performance, vous maniez l'arc avec tant d'aisance, que je ne puis m'empêcher de vous proposer une danse... Mansotement votre, Pshii-it."
Fatiguée, l’héroïne n'y prêta tout d'abord pas grande attention. Ce n'est qu'une fois la nuit tombée, seule dans sa chambre, qu'elle commença à y repenser : ce message avait piqué au vif sa curiosité. Cependant, que pouvait-elle faire ? Elle ne savait pas comment entrer en contact avec ce fameux Pshii-it, ni d'ailleurs qui il était.
La nuit lui porta conseil, car au petit matin, elle se rappela la formule de politesse que l'inconnu avait employé : "Mansotement votre". Elle avait déjà eu affaire à cet énorme pingouin, et priait tout en s'armant de son arc qu'il ne soit pas son admirateur secret.
Une fois arrivée dans la salle du trône de ce piaf glacé, voyant qu'il ne comprennait pas plus de choses qu'elle à la situation, elle mit fin à ses souffrances avec une flèche empoisonnée, dont elle gardait secrète la fabrication.
Sur un des murs du corridor de sortie, elle trouva à nouveau un message, dont l'expéditeur n'avait pas changé : " Encore une prouesse, comparable vous êtes à une déesse. Continuez à faire des siennes, et je pourrais bientôt vous appeler mienne. Obscurement votre, Pshii-it."
Sûre de toucher au but d'ici peu, elle ne prit pas le temps de dormir, et parti se renseigner auprès d'Arenae elle-même, dont elle avait été la chasseuse depuis tant d'année.
Arenae était un des grands noms de l'alchimie en Amakna ! Elle savait instinctivement quelle plante était capable de soigner votre brûlure, ou laquelle de ces racines envoûterait votre bien aimée.
Malgré ces flagrantes compétences, Arenae était, depuis sa plus tendre enfance, adepte de la non violence, et refusait donc catégoriquement toute forme de chasse. Cependant, certains des élixirs dont sur lesquels elle faisait reposer son commerce nécessitaient des ressources bien spécifiques, tellement rares qu'elle ne pouvait pas en trouver à coup sûr à Bonta.
La disciple de sadida avait donc pris l'habitude de laisser les sales besognes à d'autres, elle était le cerveau, et son apprenti devait se salir les mains. A cette époque, Taya était l'apprenti, vous vous en doutez, et était régulièrement chargé de diverses missions nécessaires à la création des potions.
Bien que ne désirant pas se battre, la documentation n'était pas un obstacle à la réussite d'Arenae, et les apprentis qui s'étaient succédé dans son atelier pouvaient, à l'occasion et en échange d'une douce brioche de Bonta, venir lui demander conseil.
Aujourd'hui, c'était au tour de Taya qui, juste après être entrée, engagea la conversation, oubliant toute formule d'usage.
Dès qu'elle eut prononcé devant lui le mot "Obscure", l'herboriste comprit de quoi il s'agissait. Elle expliqua à l'hors-paire botteuse de fesses qu'elle allait devoir pénétrer dans la dimension obscure, dont une brèche avait été localisé en Amakna.
N'écoutant que son courage - et il faut bien le dire, sa curiosité -, Taya s’engouffra la tête la première dans cet obscur monde, où vivait de ténébreuses créatures.
Une surprise l'attentait, accrochée à un arbre qui faisait face à l'entrée de la dimension. Un petit sac contenant sans doute un objet assez lourd faisait se plier une branche de l'arbre.
Reconnaissant de loin la signature, elle s'approcha sans crainte. Il y avait, sur le petit sac, de nouveau un message qui lui était destiné : " Tu as suivi mes conseils, mais il m'en reste un dernier. Les monstres ici sont puissants, tu dois t'en protéger. Survis assez longtemps pour m'épouser, je t'en prie, prends ce bouclier. "
Regardant plus attentivement le contenu du sac, elle y découvrit un bouclier qu'elle connaissait bien, mais pas en bien... C'était d'après elle un Darclier, ce bouclier démoniaque aux étranges pouvoirs.
Ne sachant pas très bien à quoi s'en tenir, elle tenta sa chance, et passa à son bras l'objet maléfique... Ce fut la dernière décision qu'elle pu prendre...
Non non, Taya n'est pas une personne assez narcissique pour raconter sa propre histoire à la troisième personne, comprenez simplement que ce n'est pas elle qui vous parle depuis tout ce temps. Je suis Pshii-it ! Shushu mineur de rang 2 ! J'ai longtemps été prisonnier de cet infâme bouclier, mon rôle était de recevoir les coups à la place d'aventuriers plus bêtes les uns que les autres. Mais cette époque est révolue ! A présent, j'ai investi le corps de Taya, et elle a pris ma place dans l'obscure relique.
Depuis, j'ai fait se manifester ses instincts les plus vils, la forçant à faire couler le sang et se briser les os sur son passage. Il me fallait un aventurier à l'esprit combatif, mais qui aurait pu croire qu'une donzelle était capable de tant de choses ?
Peu m'importe, je suis à présent libre, et je collecte les âmes farouches que je croise : Taya ne fut pas seule dans le Darclier, elle a il y a bien des lunes de cela, partagé son espace avec Ulrik, un guerrier, adepte du combat rapproché, mais cependant bête comme ses pieds.
Cette cohabitation me permettait à ma guise, d'incarner une archère talentueuse, ou un guerrière non moins destructeur, selon mes envies. Jusqu'à ce que l'essence vitale du guerrier ne s'éteigne...
Toute fois, cette possession a ses limites, l'ennui me gagne très facilement. Depuis peu, les tueries ne m’émeuvent plus autant qu'avant, j'ai donc décidé de m'essayer à de plus nobles choses, telles que d'apporter mon aide aux aventuriers débutants.
C'est pourquoi votre clan m'a l'air d'une étape obligée : être entouré de puissantes âmes et éliminer la vile concurrence qui pourrait me faire de l'ombre sont mes hobbys favoris.