-En ouvrant le parchemin, vous y trouvez deux petites tiges de lilas séchés, ne dégageant plus qu'un faible parfum.-
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Mon nom est Silviae. Du plus loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours vécus à Bonta. Toutefois, je n’ai aucun souvenir d’avoir fait partie d’une famille. J’ai vécue en tant qu’orpheline dans cette grande citée blanche pour près de vingt ans. Vingt ans, où les seules informations au sujet de mes parents véritables m’étaient divulguées par la mère de l’institution. Et tout ce que j’ai réussi à savoir, c’est qu’ils étaient de grands archers, combattant pour Bonta et sa liberté. Cela dit, il était fort probable que je suive leurs pas, ce que je fis. J’ai toujours été plutôt chétive, si bien que j’avais de la difficulté à bander les arcs fournis par l’armée. J’arrivais toutefois à rivaliser avec les meilleurs archers, à l’aide de ma rapidité et de ma précision. Bien que mes tirs ne fussent certes, pas aussi puissants que ceux de mes congénères, ma précision les rendait tout aussi dévastateur. Nous repoussions jours après jours les assauts Brakmariens, les criblant de nos traits meurtrier, si bien, qu’ils durent battre en retraite. Après avoir accomplis cet exploit, notre groupe, composé de cinq archers, fut promus au rang de disciple de Silvosse. Nous agissions alors en tant qu’escouade tactique, d’espionnage et d’infiltration. Les années passaient, et mon adresse à l’arc ne faisait que s’accroitre avec elles. Un jour, notre commando reçu l’ordre d’infiltrer Brakmar et de mettre le feu à la milice. Nous pliâmes baguages et harnachèrent nos dragodindes pour le long voyage. Deux semaines plus tard, nous étions aux portes de Brakmar, entourée par une large rivière de magma. Il était certains que nous ne pouvions en aucuns cas pénétrer par le pont central. Nous élaborâmes donc un stratagème. Nous sacrifiâmes un des barils incendiaires qui devaient servir à la combustion de la milice, pour créer une explosion qui devrait occuper les gardes Brakmariens vers le rempart ouest. Pendant ce temps, Moi et les trois autres, devraient trouver un moyen de grimper sur les remparts pour ouvrir la porte. Gallion, notre archer le plus puissant, déclara :
- En y mettant toute ma force, je pourrais probablement décocher un tir, une corde nouée à la flèche, qui se plantera dans le vieux mortier de cette forteresse. Par la suite, Silviae, tu es la plus légère, il te suffira de grimper à cette corde pour ensuite ouvrir le mécanisme.
Son idée semblait la seule envisageable et nous nous décidèrent que ce serait ce que nous ferions.
Le premier tir rata le mortier et vint se fracasser sur l’une des pierres du rempart. Le second fit mouche et la corde semblait capable de soutenir mon poids. Une fois arrivée sur le rempart, tout se compliqua. J’entendis derrière moi des cris de combats. Je me retournai et aperçue Gallion et mes trois autres congénères qui tentaient tant bien que mal de riposter face à l’assaut d’une troupe brakmarienne qui semblait revenir à la cité. Plusieurs d’entre eux finirent leur course avec un trait figé dans leur gorge, mais ils avançaient tout de même. J’étais trop loin pour faire quoi que ce soit et j’entendis Gallion crier à mon intention :
-Silviae, *Tache d'humidité*, termine la mission, dépêche-toi!
Comprenant ce qu’il était primordiale de remplir la mission, j’utilisai le parchemin de camouflage qui m’était fournis et emprunta l’échelle pour descendre dans la cour. Repérer et surtout approcher la milice ne fus pas chose aisée. Des gardes accouraient en tout les sens, les uns pour éteindre le feu causé par l’explosion, et les autres pour appuyer la troupe embusquée. Je dus faire preuve de patience et de précaution pour finalement apercevoir l’endroit d’où sortaient tous les soldats. La milice. Je n’avais malheureusement pas pris le soin de prendre avec moi un baril incendiaire et je dus trouver un autre moyen d’incendier le bâtiment. Un brasero fera amplement le travail. Il suffisait que j’empreigne d’huile une façade et que j’y jette les braises pour obtenir l’effet désiré. Cependant, au moment ou je m’apprêtais à agir, j’aperçu un second bâtiment, très près de la milice. J’y aperçu de nombreux enfants ainsi que quelques adultes qui s’y précipitaient. Il s’agissait de l’orphelinat. Et il était certain qu’il ne serait pas épargné par les flammes si la milice brûlait. C’est à ce moment que je pris conscience que la cause que je croyais juste, celle qui dit défendre la paix et la liberté, la grande Bonta, n’était guère plus humaines que ses ennemis. Ils avaient les plans de la ville, ils savaient donc que l’orphelinat devrait y passer. Et de nombreuses vies inutiles par le fait même. Je compris alors, que mon service auprès de cette armée touchait à sa fin. Je sus aussi que je ne m’engagerais plus jamais dans une armée, car ils étaient d’abord et avant tout, aveuglés par leurs combats. En fait, Bonta et Brakmar ne diffèrent pas tant que ça l’une de l’autre.
C’est ainsi que je retournai à Astrub, seule. J’étais détruite car il ne semblait plus y avoir de place, où quelqu'un respectait ces propres principes. En revenant, j’entendis quelqu'un remercier une autre personne pour l’excellent travail qu’il avait effectué. Je le vis donc remettre une bourse de kamas à l’autre et s’en aller. J’appris plus tard qu’il s’agissait là d’un contrat de mercenariat. C’était simple, efficace et ils semblaient obéir à un code stricte. Je me renseignai au sujet des clans de mercenaires à la bibliothèque, et durant quelque jours, je lus leurs histoires et leurs philosophies. Je sus à présent, que c’était la que je voulais servir, un endroit où l’ordre règne et ou nul conflit ne vient brimer les valeurs qu’ils s’imposent.
Après une discussion avec des membres de votre clan, les Eldrigans, j’ai décidée de faire candidature. Se serait pour moi un honneur de vous servir, autant que je pourrais sûrement vous apporter mon expérience.
Dans l’espoir de vous revoir, Silviae.
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Une larme timide lui coula lentement sur la joue suite à la lecture du vieux parchemin. Elle glissa sa main lentement sur le papier, afin de sentir les épaisses fibres et les fines empreintes de plumes. Par endroit, elle remarqua que les coins s'étaient racornis et que l'encre avait quelque peu coulé.
-Aller Silv, se dit-elle. Tu as parcourue le monde, et malgré cela, c'est ici le seul endroit ou tu te sens chez toi. Ce n'est pas compliqué, tu entres et tu fixe le parchemin sur le babillard. Peut-être se souviendrons-t-ils de toi!
Elle sortit de son sac une petite enveloppe. Elle l'ouvrit afin de la relire une dernière fois.
Vous aurez probablement remarquer que cette lettre de candidature ne date pas d'aujourd'hui. Effectivement, vous devriez même en retrouver une copie semblable dans les archives. Il fut un temps ou je servis sous vos rangs. La raison de mon départ m'est encore aujourd'hui encore vague, tout ce que je sais c'est que je devais partir, explorer le monde. Durant plus d'une année, j'ai vue des paysages merveilleux, j'ai respiré l'air des plus grandes forêts et j'ai arpentée des montagnes aux pics acérés. Mais voila que mes pas m'ont guidés à nouveau vers Astrub, vers cette demeure. Malgré toutes les expériences que j'ai vécue durant la dernière année, je ressens à nouveau le besoin de bander mon arc et de parcourir les donjons. Je fus jadis une Eldrigan, je vous demande de me faire l'honneur d'en être une à nouveau.
Elle plia le message et le plaça dans le parchemin. Puis, elle marcha lentement vers la porte, ferma les yeux quelques instants, et l'ouvrit. Elle ne fut pas surprise d'apercevoir de nouveaux visages, mais le fut par les rénovations apportées à l'endroit. D'un pas certain, elle avança en direction du babillard et y fixa le vieux parchemin. Elle allait se retourner lorsqu'elle se sentit interpeller par une voix familière.
-Silviae, est-ce bien toi?
Dim 12 Fév - 17:50
